Sort beaucoup × Fait de supposées études de droits, où elle ne va presque jamais, malgré ce que croient ses parents × A plus de tatouages qu'elle ne peut en compter, et est une grande fan de tatouages × porte presque toujours une montre × A deux trous à chaque oreille, et un piercing à l'hélix gauche × N'a jamais été amoureuse × Son plus long couple a duré deux semaines × Aime sa famille, mais a du mal à l'assumer × Très proche de son jumeau × Très ironique, condescendante, quand elle veut × Peut paraître froide, est sympa pourtant × N'a pas le permis × A peur de s'attacher, même en amitié × s'énerve vite, et pour rien × se calme tout aussi vite × bisexuelle

Un. Deux. Trois. Les gouttes d’eau tombent, peu à peu. Leur ploc régulier m’aide à réguler ma respiration, qui veut s’emballer. Mais, malgré tout, le sommeil reste introuvable. Je me retourne dans mon lit, envoyant la couette valser. J’ai trop chaud. Ou trop froid, peut-être. Je ne sais plus. Tout est irrégulier, tout, sauf ces gouttes qui tombent lentement dans le lavabo.
Le temps est irrégulier. Il passe, comme par à-coups. Nous vole les meilleurs moments, puis s’en va, l’air de rien, en nous laissant patauger dans notre merde.
L’amour est irrégulier. Je t’aime, moi non plus. On se dit amour, on se dit toujours. Mais rien n’est éternel. Un jour, on se lève, et paf. Tout vole en  éclat. Une gifle, un coup, et c’est fini. Comme si ça n’avait jamais existé. Comme si ce nous qui a été si précieux n’avait jamais existé.
Même les êtres humains sont irréguliers. Ils passent, nous font croire à toutes sortes de mirage. Nous laissent même être heureux, parfois. Et puis un jour, bam. Tout disparait. Il ne reste plus rien, rien d’autre que des regrets, et de la haine. De la tristesse à en crever, et l’envie de tout casser.
J’ouvre grand les yeux, dans la pénombre de la pièce. Tout tourne, dans ma tête. Je ne me rappelle plus, je ne veux plus me rappeler. Et pourtant, les images tournent en boucle. Comme un film, mais sans le son. Des images, sans légende, une histoire, sans aucun mot. Comme si on avait oublié tout le reste. Comme s’il s’était effacé, avec le temps.

Une image d’une famille unie, heureuse. Deux parents souriants, deux enfants qui le sont aussi.
Une autre image. Les deux jumeaux (une fille, et un garçon) sourient toujours. La mère leur fait un câlin, le père tient dans ses bras un bébé. Un petit garçon, qu’il berce doucement.
Les jumeaux sont ados, maintenant. La fille se cache le visage dans les mains, comme en plein fou rire, mais complexée par quelque chose. Un appareil dentaire, ou quoique ce soit d’autre. Le mec la chatouille en pleurant de rire. Le gamin doit avoir cinq, six ans, il tire la langue.
Et puis, les garçons, seuls avec leur père. La fille et sa mère. Les enfants, les parents. Une famille unie dans l’amour et dans la perfection. Une famille heureuse, aisée, et sans problème. Une vraie famille de magazine. Un vrai cliché.

Crève. Crevez tous, autant que vous êtes. Souvenirs de merde. Ce qui a foiré ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il s’ets passé pour que j’en arrive là ?
Crève. Crève ! Pourquoi est-ce que déshonneur rimerait avec malheur ? Pourquoi avoir besoin d’une excuse pour sombrer ?
Pas de grands malheurs, non. Une overdose de bonheur, sans doute.

Allez tous vous faire.

Un, deux, trois. Les gouttes, leur son régulier, me calme. Elles continueront de couler, tant que je n’irai pas fermer bien le robinet. Elles pourraient même continuer après ma mort. Cette pensée me calme, un peu. Trop peu.
L’envie de tout fracasser à terre. De tout oublier. Oublier jusqu’à mon prénom. M’oublier dans le rire, dans la joie, dans le bonheur, charnel, vrai, pur. Bonheur artificiel, lanceront certains. Non. Bonheur réel, et entier. Bonheur impossible à gâcher. Bonheur d’être en vie, de flirter avec la mort, plaisir charnel.
S’oublier dans la folie d’un soir.
S’oublier pour oublier qu’on ne sait plus être heureux sans ça.